De l’Estaque à Bougainville, l'itinéraire de Paul Frissard, vélotafeur engagé

C’est à deux pas du métro Bougainville que nous retrouvons Paul Frissard dans le « QG » vélo des quartiers Nord, La Recyclerie Sportive. Tous les jours, ce Chargé de développement longe le littoral de l’Estaque pour rejoindre le 3ème arrondissement de Marseille en vélo traditionnel. Selon l'heure et son humeur, il adapte son vélo et son itinéraire. L'un plus rapide mais moins serein, l'autre plus calme mais plus pentu. Rencontre avec ce passionné, qui a fait du vélo son métier et œuvre chaque jour dans les quartiers Nord pour le rendre accessible à toutes et tous.

Qu'est-ce qui t'a fait choisir le vélotaf ? C'est quoi ton « déclic vélo »?

J'ai commencé à utiliser le vélo régulièrement pendant mes études, d'abord pour des trajets ponctuels, comme revenir de soirée avec les Vélib' à Paris, surtout la nuit quand le métro était fermé. Mais c'est à l’étranger que j'ai découvert le vélo comme moyen de transport quotidien. D’abord à Pékin : là-bas, il y a des pistes cyclables partout, ce qui rend les trajets agréables et sûrs. J'ai acheté mon propre vélo et je l'ai utilisé pour aller au travail, mais aussi pour me balader.

Ensuite à Mexico, pendant la pandémie de COVID-19 tout était fermé, je l'utilisais pour comme moyen de transport, j’avais mon propre vélo qui me permettait d’aller hors des zones de vélos en libre-service.

Qu'est-ce qui te plait dans ce mode de déplacement ? C'est quoi tes petits bonheurs à pédale ?

Ce que j'apprécie avant tout, c'est la liberté que le vélo me procure. J'aime aussi le côté sportif, car ça me permet de faire de l'exercice tout en me déplaçant. En plus, j'aime découvrir la ville différemment, en roulant dans les rues et en observant l'environnement.

Un lieu/un point de vue/un bâtiment/un paysage que tu as découvert à vélo dans les quartiers Nord ?

Un lieu que j'ai découvert c’est le Lycée Saint-Exupéry, qui offre un très beau point de vue. Mais au-delà de ce point précis, j’ai une préférence pour les hauteurs de l’Estaque, particulièrement le chemin de la Nerthe, qui monte vers les Pennes Mirabeau.

C’est un endroit où je vais souvent me promener, car c’est un lieu agréable dans la colline avec une vue magnifique, et il y a aussi la chapelle Notre Dame de de la Galline, un petit monument qui ajoute au charme de l’endroit. C’est vraiment un endroit que j’apprécie.

Une anecdote, un truc inédit qui t'est arrivé en vélotaf ?

Je n'ai pas d'anecdote transcendantale à partager, mais il y a quand même des moments intéressants. De temps en temps, les gens, pas habitués à voir des cyclistes, m'encouragent ou me parlent. C’est quelque chose que j’ai remarqué : quand tu fais du vélotaf, il y a plus de contact avec les gens, une sorte de lien qui se crée.

C’est assez plaisant, même si ce n’est pas une anecdote particulièrement marquante. Mais cette interaction avec les passants, qui te voient souvent sur ton trajet, ça montre bien l’aspect social du vélo au quotidien.

Comment le vélotaf influence ta vie pro ?

Le vélo taf booste mon énergie et structure ma journée. Ça me permet de démarrer la journée de façon active, d’arriver au travail avec un esprit clairet d’être plus réactif. C’est un vrai plus pour ma productivité et mon bien-être au travail.

Ça me permet aussi de faire mon sport en même temps et d'éviter de devoir transpirer ou me changer en cours de journée.

En tant que vélotafeur, qu'est-ce que tu attends de ton employeur pour te faciliter le trajet ?

J'apprécie vraiment la flexibilité qu'on a ici concernant l'apparence après le trajet. C'est un confort de ne pas avoir à s'inquiéter de son allure professionnelle en arrivant. Les douches disponibles sont aussi un vrai atout !
Il faut des infrastructures adaptées : un espace pour se changer et la possibilité de garer son vélo en sécurité.

‍

Qu'est-ce qui rendrait ton trajet plus agréable aujourd'hui ?

Ce serait d'avoir des pistes cyclables adaptées avec des pistes bien séparées des trottoirs, continues et sécurisées. Par exemple, sur le Prado, le revêtement est bien, mais les dos d'âne ralentissent trop. Ce serait mieux d'avoir des pistes plus rapides, sans obstacles, et bien délimitées pour éviter que des voitures se garent dessus.